Apnée du sommeil et obésité, la double peine

Article mis a jour le 24.01.2023
Auteur du texte
L'équipe SleepDoctor
Révisé par le Docteur
Article vérifié
Notre équipe éditoriale, ainsi que nos experts médicaux étudient chaque article avec soin, pour s’assurer de la précision des informations et de la fiabilité des sources
Contenu à jour
Nous vérifions que le contenu de nos articles est en phase avec la littérature scientifique ainsi qu’avec les dernières recommandations des experts
C’est prouvé : le surpoids et l’obésité augmentent le risque d’apnée du sommeil. Une vie plus saine est donc un premier pas pour en finir avec les troubles du sommeil. On vous explique.

Activité physique trop faible, alimentation excessivement riche, facteurs génétiques, voire psychologiques… autant de causes pour expliquer la nouvelle « épidémie » du XXIe siècle : le surpoids et son corollaire, l’obésité.

Les différentes catégories d'obésité selon l'OMS

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit le surpoids et l'obésité comme « une accumulation anormale ou excessive de graisses qui peut nuire à la santé ». Pour différencier surpoids et obésité, tout se joue en chiffres, et pas seulement sur la balance. On calcule l'indice de masse corporelle (IMC) de chacun, qui correspond au rapport du poids (kg) sur la taille au carré (m2) :

- IMC inférieur à 18 kg/m 2 : poids insuffisant,
- IMC entre 18,5 et 24,9 : poids insuffisant,
- IMC entre de 25 à 29,9 : poids normal,
- IMC entre 30 et 34,9 : obésité classe 1,
- IMC entre 35 à 39,9 : obésité classe 2,
- IMC supérieur de 40 : obésité classe 3.

Lutter contre l'obésité

Vous avez fait un calcul rapide de votre IMC et vous entrez dans l’une de ces catégories ? Ne paniquez pas, vous êtes loin d’être un cas isolé et il existe des solutions efficaces.
Dépistage gratuit en ligne
Prenez 3 minutes pour évaluer votre risque d'apnée du sommeil
Dr Thierry CASTERA, médecin du sommeil
Près d’un Français sur deux est concerné. La France compte en effet 54 % des hommes et 44 % des femmes en surpoids : d’après l’assurance maladie, près de 8,5 millions de personnes sont obèses [1] – l'obésité humaine est d’ailleurs reconnue comme une maladie chronique de la nutrition par l'OMS depuis 1997. À l’échelle mondiale, la progression de l’obésité est exponentielle, au point qu’elle est considérée comme la « première épidémie non infectieuse » par l’OMS.
Des risques réels à ne pas négliger
L’obésité est présente dans l’ensemble des pays industrialisés et pose un véritable problème de santé publique en raison de ses conséquences délétères pour les populations concernées. Ce fléau des temps modernes réduit l'espérance de vie, favorise la survenue des maladies cardiovasculaires, surtout chez les hommes quand il est associé à d’autres facteurs de risque comme l'hypertension, la dyslipidémie ou le diabète [2].

Or l’obésité est également associée à un risque accru de développement de maladies métaboliques. Le risque de diabète de type 2 augmente ainsi de façon linéaire avec l’IMC : 2 % chez les personnes en surpoids, 8 % pour les personnes souffrant d’obésité modérée et 13 % pour les personnes souffrant d’obésité morbide [3].

Les personnes obèses sont davantage exposées aux problèmes musculo-squelettiques, comme le mal de dos. Surpoids et obésité constituent la 5ᵉ cause de mortalité dans le monde selon les chiffres de l’OMS. En Europe, ils seraient à l’origine de plus de 1,2 million de morts par an, soit plus de 12 % des décès. Pour l’OCDE, le surpoids et l’obésité réduisent en moyenne de 2,3 ans la vie des Français [4]. Lors de la pandémie de la COVID-19, l’obésité a multiplié par deux le risque d’être hospitalisé, et par un facteur compris entre 2 et 3 le risque de décès [5].
Et la mécanique s’emballe
Ces statistiques vont vous empêcher de dormir cette nuit ? Vous ne croyez pas si bien dire : l’obésité augmente le risque de troubles du sommeil. Elle constitue d’ailleurs un facteur déclenchant du syndrome d’apnées obstructives du sommeil, le SAHOS. Pour court-circuiter votre insomnie qui s’aggrave peut-être à la lecture de ces lignes, plongez dans l’œuvre du génial Charles Dickens, Les Aventures de Monsieur Pickwick. Dans ce roman burlesque, Sam Weller, le domestique de Monsieur Pickwick, est en surpoids ; il somnole et ronfle dès qu’il n’est pas occupé. Ses caractéristiques l’ont d’ailleurs fait entrer dans le dictionnaire médical : le « syndrome de Pickwick » désigne le combo obésité, SAHOS, somnolence diurne excessive et difficultés respiratoires que l’on identifie de nos jours en tant que SOH (syndrome obésité hypoventilation).

Plus sérieusement, s’il est tout à fait possible de souffrir d’apnée du sommeil avec un IMC normal, la prévalence du SAHOS augmente avec le surpoids. Elle est proportionnelle à l’IMC : 58 % des personnes obèses ont un SAHOS et au moins 50 % des patients atteints de SAHOS souffrent d’obésité en France [6]. L’explication est purement mécanique. L’excédent de graisse au niveau du cou, de la langue, du pharynx et de la ceinture abdominale entraîne un rétrécissement des voies respiratoires, qui se retrouvent obstruées pendant le sommeil. L’air passe tout simplement moins bien.
(Re)trouver une bonne hygiène de vie
L’apnée du sommeil se caractérise par des arrêts de la respiration pendant le sommeil. On considère que le SAHOS est caractérisé par plus de 5 apnées ou hypopnées (arrêts partiels de la respiration) par heure de sommeil. S’y ajoutent des ronflements nocturnes et de la somnolence diurne excessive. À force de ne pas dormir la nuit, on s’endort le jour, et les risques d’accident (de la route, du travail) grimpent en flèche.

D’autres risques sont corrélés au SAHOS : les problèmes cardiovasculaires – tels que l’hypertension, les AVC, les troubles du rythme, l’infarctus du myocarde -, et la survenue de diabète de type 2 sont accrus si le sujet apnéique présente une obésité associée [7]. Bref, nous voilà dans de sales draps…
Pour retrouver enfin le sommeil, il faut tabler sur une meilleure hygiène de vie. Rééquilibrage alimentaire, activité physique permettent de lutter contre l’obésité. Cependant, la perte de poids ne garantit malheureusement pas que le SAHOS cesse…
Tout cela vous semble familier ?
Vous vous réveillez fatigué ? Votre partenaire se plaint de vos ronflements la nuit ? Et pour couronner le tout, vous êtes fâché avec votre balance ? Vérifiez sans plus tarder que vous ne souffrez pas de SAHOS. Chez Sleep Doctor, nous avons développé un parcours médical optimal pour vous aider à diagnostiquer et traiter vos troubles du sommeil. Commencez notre test de dépistage de l’apnée du sommeil en 3 minutes.
Sources
[2] « Cœur et obésité », F. Maurice et al., EMC Cardiologie (23 octobre 2019)
[3] De l’obésité au diabète de type 2, épidémiologie et physiopathologie, F. Fumeron, Sciences des aliments n° 25 (2006), pp. 339-347
[4] « Le Fardeau de l’obésité », OCDE (juin 2022)
[5] « Chiffres, Surpoids et obésité, l’autre pandémie », rapport d’information, Sénat (juin 2022)
[6] Epidemiology of obstructive sleep apnea. A population health perspective, Young T. et al. American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine n° 165 (2003), pp. 1217-1239
[7] Sleep, sleep-disordered breathing and metabolic consequences, Levy P, et al., European Respiratory Journal n° 34 (2009), pp. 243-260
Vous avez aimé cet article ?
N’hésitez pas à le partager !
Vous voulez améliorer la qualité de votre sommeil ?
Recevez gratuitement
" Le guide ultime pour mieux dormir " de nos experts du sommeil, directement dans votre boîte de réception !
Dr Thierry CASTERA, rédacteur médical
Recevez gratuitement " Le guide ultime pour mieux dormir " de nos experts du sommeil, directement dans votre boîte de réception !